Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères russes, interviewée par Vladimir Soloviev, Russia 1, 29 mars 2018
Traduction : http://sayed7asan.blogspot.fr
Transcription :
[…] Vladimir
Soloviev : Ils mènent une croisade contre nous. Ils se moquent bien de
la vérité. Et lorsqu'on se réunira... Si cette réunion (de l'OIAC) se tient le 4
avril, ça se terminera (sûrement) comme l'enquête en Syrie. On nous dira qu'on
n'a pas besoin de nous. Parce que nous somme gênants, que nous posons des
questions gênantes auxquelles personne ne va répondre.
Maria
Zkaharova : Ils
nous ont dit la même chose il y a 3 ou 4 ans, ils ont dit qu'ils n'avaient pas
besoin de nous et qu'ils étaient contre nous. Puis boum ! Il y a eu la Syrie. Et
tout à coup non seulement ils ont eu besoin de nous, mais toute la situation
géopolitique a été bouleversée. Vous voyez ? C'est l'essence même de ce qui se
passe, M. Soloviev.
Voilà ce
qui se passe. Il y a deux mois, tous les tabloïds du monde étaient consacrés à
une seule question : la Ghouta orientale. Il n'y avait aucun autre sujet. Ni
Raqqa, ni Mossoul, ni le désarmement chimique ne constituaient un problème. La
Ghouta orientale, la Russie soi-disant de mèche avec le sanguinaire Assad, commençant
à tuer des enfants, des civils, des femmes, etc. (il n'y avait rien d'autre
dans les titres de l'actualité). Et on disait à tout le monde que la Russie
allait éradiquer toute la population
restante de la Ghouta orientale.
Et que
s'est-il passé ? Soudain, comme cela s'est passé avant à Alep, et ce n'était
pas une tâche simple, notre Ministère de la Défense a réalisé un travail
colossal avec l'Armée syrienne, un corridor humanitaire est apparu comme par
magie, et les gens ont commencé à quitter la zone via ce corridor humanitaire, y
compris les femmes, les enfants, les personnes âgées, les civils en somme. Les
terroristes ont commencé à utiliser le même corridor car ils ont réalisé que
leur vie était plus précieuse que leurs idées. Mais en plus de la création du
corridor, et tous les services de renseignement du monde le savaient, ce
corridor était également visible en ligne grâce à des caméras en direct
accessibles sur le site du Ministère de la Défense russe. Tous les journaux et
émissions dans lesquels exercent des gratte-papier grassement rémunérés se
révèlent donc faux.
Que
pouvaient-ils faire dans cette situation ? Ils devaient déplacer l'attention de
la communauté internationale vers quelque chose d'extraordinaire. Depuis deux
mois, ils écrivaient de manière hystérique, et tout le monde voulait bien sûr être
informé de la situation dans la Ghouta. Comment auraient-ils pu partager
l'information concernant l'évacuation des civils, la stabilisation de la
situation, le départ des terroristes et le retour des habitants qui allaient
pouvoir reconstruire leurs vies, comme à Alep, sans exiger le départ d'Assad,
et en affirmant que c'est leur pays et qu'ils le reconstruiront eux-mêmes (sans
les Occidentaux) ? Comment pouvaient-ils faire ça ? Voilà comment ils ont pu
l'éviter (avec l'affaire Skripal).
Et la
chose la plus remarquable, c'est qu'en 1987, une série télévisée britannique
comique appelée 'Oui, M. le Premier Ministre', dont 30-40 épisodes ont été tournés
durant l'année 1987, je crois que c'est dans le 10e épisode, les
membres des services de renseignement vont voir le Premier ministre et disent
que la Grande-Bretagne devrait procéder à sa manœuvre traditionnelle pour
détourner l'attention de certaines questions internes. 'Comment pouvons-nous
faire cela', demande le Premier ministre ? 'Nous avons une méthode infaillible'.
'Quelle méthode', demande-t-il. Nous expulsons des diplomates soviétiques. 76,
si je ne m'abuse. C'est aussi simple que ça. C'était en 1987. 'Mais avons-nous
un motif pour le faire
? Il faut en fabriquer un. Disons que le chauffeur de l'Ambassadeur soviétique
est un haut responsable du KGB. Et le tour est joué.
[Voir l'extrait sous-titré de ce sitcom ici : https://www.dailymotion.com/video/x6henjh]
Encore
une fois, on trouve ce scénario dans une série télévisée comique de 1987. Mais
il faut reconnaitre aux britanniques leur aptitude à rire d'eux-mêmes. Ils
excellent dans cet art. Mais une chose dont ils riaient par le passé devient
aujourd'hui réalité. Ils ont déjà fait une telle chose auparavant, mais pas à
un point si dangereux de l'Histoire. […]
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